Le temps de ma convalescence

Voilà déjà cinq semaines que mon intervention chirurgicale a eu lieu et tout s’est très bien déroulé. La Dre Fadin et toute l’équipe du bloc opératoire ont été extraordinaires avec moi. Je peux même te dire que ce fut une très belle expérience et que mes peurs se sont rapidement dissipées pour faire place à la confiance. 

 C’est quand même drôle parce qu’au moment où je t’écris, je me surprends à observer les gens autour de moi qui se plaignent du froid, de la glace, du gel, du dégel, des tempêtes qui s’annoncent et qui paralysent le Québec.

 Si j’avais travaillé ces dernières semaines, j’aurais craint les annulations de rendez-vous qui auraient complètement désordonné mon agenda et je me serais tiré les cheveux à savoir où replacer mes clients le lendemain ou le surlendemain. Je serais inquiète de la glace qui couvrirait ma cour de peur que tu ne perdes pied, et nos premiers bonjours ressembleraient à : « Il fait froid ! Je suis assez tanné de l’hiver ! J’en peux pu ! Ça vas-tu finir ce maudit hiver-là ! » ou quelque chose du genre…

 Je comprends que tout ce froid et ces changements climatiques nuisent à ton moral, mais que veux-tu, on ne peut rien y changer sauf d’essayer de voir la vie du bon côté et d’attendre patiemment que le printemps frappe à nos portes.

 De mon côté, dans ce que je traverse présentement, je vois-là une offre incroyable de la vie : celle d’arrêter le temps, car, en vivant ma toute première chirurgie, j’ai décidé dès le début de cette aventure que je prendrais ça du bon côté, advienne que pourra ! Cependant, ne va croire que ce sont des vacances pour moi, bien au contraire, mais au lieu de voir ça comme une épreuve, j’y vois plutôt une belle occasion pour me permettre de me réinventer, de rêver et de créer !

 Dans cet espace de ma vie que j’appellerais « de suspension », je n’ai d’autre choix que de me laisser guider par la vie, de me laisser bercer par le moment présent, même sans savoir ce qui m’attend à l’autre bout du chemin. Au lieu de paniquer et de m’inquiéter de tout et de rien, je me surprends à apprécier ce que la vie m’offre… du temps ! Du précieux temps pour l’écriture, des moments de silence pour m’entendre penser et bien sûr, du temps pour ma famille.

 Honnêtement, je dois t’avouer qu’il était temps pour moi de vivre ces doux moments. Je sais maintenant au plus profond de moi que ce temps de solitude était nécessaire pour me forcer à arrêter et prendre la pause, le répit qui s’imposait. Pour me déposer sans penser au lendemain. Pour m’adapter à vivre sans aucun salaire (c’est aussi ça être travailleuse autonome). Pour revoir mes priorités. Pour écouter ma voix intérieure. Pour visiter le fond de mes armoires pour y concocter le meilleur des soupers. Pour me surprendre à couper soigneusement mes légumes et faire du compostage avec un grand plaisir. Pour attendre impatiemment que 16 h 30 arrive enfin et que mon petit-fils soit de retour de la garderie, avec mon amoureux, afin de combler mon cœur de « Mavivi », car c’est ainsi qu’il m’appelle. Et pour me permettre d’être plus au naturel, de ne pas porter de maquillage et de garder mes cheveux négligemment attachés. La belle vie, quoi !

Moi qui vis habituellement à 200 km/heure depuis toujours, je peux te confirmer que oui, c’est possible de ralentir la cadence. D’être plus douce dans tes gestes. D’apprécier la vie comme elle se présente et d’arriver à apprécier aussi la beauté de ces doux moments qui nous sont offerts par la vie, mais que l’on ignore parfois (trop souvent), parce qu’on est trop occupée à carburer à la vitesse 10. Oui, c’est possible de « Mettre de l’essence à sa vie », mais seulement un peu à la fois, en l’économisant un tant soit peu afin de vivre le moment présent et d’en profiter au maximum !

Pour le moment, je ne peux te dire ma date de retour au travail, mais je profite de mes dernières semaines de convalescence pour bien organiser mon retour au travail et réévaluer mes priorités. Je dois aussi t’avouer que d’apprendre à lâcher prise aura été mon plus grand défi professionnel et personnel!

Affectueusement,

Sylvie xox

 

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